Rosaceæ

c’est une histoire de sorcière écrite il y a une dizaine d’année, que j’ai reprise, passée au passé, reformulé des trucs et dessiné une couverture. en fait je la trouve pas si mal fichue, même si un peu triste quand même…

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“Mais elle va la fermer, sa gueule, avec ses trucs de pauvre hippie !?”

“Pauvre”, elle comprenait. Elle savait que ce n’était pas une histoire d’argent, mais de pitié, et elle n’appréciait pas beaucoup d’évoquer de la pitié. “Ipi”, par contre, elle ne voyait pas vraiment ce que ça voulait dire, mais elle avait bien perçu le mépris et la moquerie dans le regard de son interlocuteur quand il l’avait prononcé.

Après des semaines de silence, le temps de comprendre ce nouveau langage, de se débarrasser de son vocabulaire suranné, d’être sûre de ne pas se trahir… Après ces mois à observer cette culture, ces manières étranges de s’habiller, tous ces objets, toutes ces coutumes, elle restait encore perplexe…

Pourtant, avec toute leur Magie, leurs objets étrange qui leur permettait de se parler à distance, leurs moyens de locomotion si compliqués, elle pensait que sa proposition aurait été bien accueillie. Alors elle s’était entraînée, elle avait écouté les autres parler, avant de lancer cette proposition, qui lui semblait si évidente que jusqu’ici, elle s’étonnait que personne n’y ait pensé. Parler aux plantes, leur demander leur aide, comme en son temps on leur demandait d’empêcher les troupes qui ravageaient le pays de passer trop près des champs. Elle compris qu’après tous ces siècles, la Magie des sorcières n’était plus, la Terreur des curés l’avait supplantée. Même si l’Église semblait absente, même si la troupe, les “gens d’arme” ou les “fliques”, comme on avait l’air de les appeler aujourd’hui, ne semblaient pas s’aventurer par ici (elle ne pouvait pas s’éloigner de sa Souche pour aller jusqu’aux bourgs alentour, sous peine de perdre le contact définitivement), ces gens n’avaient l’air de ne croire qu’au pouvoir de leur propres objets magiques — et aveuglément ! — tout en rejetant ce qu’ils ne comprenaient pas.

Un jour, peu de temps après son réveil, elle avait trouvé l’un de ces petits objets dans un fossé, et voulut l’utiliser pour entrer en contact avec sa sœur, mais rien à faire. Toutes les incantations et routines gestuelles auxquelles elle avait pensé n’avaient eu aucun effet : l’objet était resté inanimé, silencieux. Elle l’avait rejeté dans le fossé et s’était blottie contre sa Souche pour pleurer de frustration.

Sa Souche, avant, c’était son Arbre. Un châtaignier, énorme, un “arbre à sorcière” comme on disait dans son enfance. Sa petite sœur et elle en avaient planté deux, côte à côte, mêlant leurs racines et tressant leurs troncs, elles les avaient chéris, nourris, durant deux décennies, pour leur demander de les accueillir, toutes les deux, et leur permettre de vivre ensemble une vie au rythme du bois. Un châtaignier vit longtemps, quand son tronc se rompt, il reprend de la souche. Cela n’était arrivé qu’à deux reprises. La première fois, une tempête d’hiver avait brisé les branches emmêlées des deux arbres, qui, pour avoir la force de repartir, les expulsèrent, elle et Folha, avant de les recueillir à nouveau quelque mois plus tard. Durant ces semaines passées au cœur du bois, elles ne rencontrèrent personne, elle ne savait même pas combien d’années elles avaient passé avec les arbres durant cette première période.

La seconde fois que son arbre l’avait expulsée, cela fut autrement traumatisant. Quand elle émergea de sous l’énorme tronc abattu, l’air était irrespirable, l’air, la brume lui brûlait la peau et la gorge comme si elle s’était frotté le visage avec des orties. Des cris retentissaient partout autour, des bruits terrifiants résonnaient dans son ventre… Ce devait être une bataille, la Guerre… Elle chercha Folha du regard, mais ne la trouva pas. Elle vit seulement le tronc de son Arbre, fendu, écrasé, sous une gigantesque machine jaune. Elle implora l’Arbre de la reprendre pour quelques heures, au moins le temps que le chaos qui régnait se calme. Une fois en sécurité dans la Souche, elle appela Folha, mais le lien semblait ténu, comme un chuchotement pendant un orage. Elle comprit que Folha mourrait avec son arbre, lentement, que, probablement trop blessé, il n’avait pas la force de l’expulser. Le chuchotement cessa, puis le châtaignier l’expulsa à nouveau, à bout de forces. Le silence régnait, la brume urticante s’était dissipée, mais elle sentait la présence des humains tout autour, elle sentait la tension guerrière, la colère et la rage qui baignait encore l’endroit. À quelque mètres de là, elle vit les débris d’une construction, qui devait avoir été bâtie entre les branche des deux châtaigniers. Elle se rappelait vaguement de la proximité étrange d’êtres humains ces derniers temps, Elles en avaient un peu parlé entre elles mais n’avait jamais tenté de communiquer avec eux. Elle se blottit contre la Souche et parla à son Arbre, lui apportant force et réconfort l’aidant à former une nouvelle pousse, qui sortirait au printemps suivant.

Depuis, elle attendait dans ce monde perdu que son arbre soit prêt à l’accueillir. Elle observait, apprenait, réfléchissait. Les rencontres étaient difficiles, tout le monde avait l’air occupé·e, pressé·e, courrait partout, pestant et criant sans cesse. Un bruit permanent, une rumeur sourde, emplissait ses oreilles depuis son réveil, Ces gens vivaient-iels tout le temps dans ce raffut, ce saccage ? Leurs machines écrasaient tout sur leur passage, ravageaient les prairies, ne laissant que des ornières boueuses après leur passage…

Elle avait cherché longtemps un bourgmestre, un chef, un général, ou autre… Elle essayait de comprendre qui étaient ces gens, assistant aux rassemblements de leur congrégation, mais même si certain·es avaient l’air d’avoir plus d’influence, il semblait que personne n’ait le dernier mot… Même si elle ne comprenait pas tout, elle fût plusieurs fois témoin de prise de décision complètement contradictoires, à quelques jours d’intervalle seulement… Ce chaos l’avait rassurée sur le fait qu’il y avait peu de chance qu’elle soit découverte. Elle n’avait pas non plus trouvé d’église. Au début, elle a pensé qu’iels allaient touste dans l’un des bourgs, elle entendait les cloches sonner quand le vent soufflait dans le bon sens, mais elle avait vite compris, en écoutant les gens, que l’Église ne faisait pas partie de leur vie. Elle en fût heureuse au début, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que, plus que l’Église, c’est l’idée même de la Foi qui était rejetée par une grande partie d’entre eux.

***

Dans sa vie d’avant l’Arbre, elle avait toujours eu des problèmes avec les hommes de l’Église. Toujours à juger, à commander, à invectiver, toujours arrogants, menaçants, méchants… Privant les plus pauvres de leur réserves de nourriture, pour mieux les leur “redistribuer” avec parcimonie et chantage, tout l’hiver durant… Elle avait toujours honni ces gens, ne leur avait jamais fait confiance, mais, pour autant, jamais abandonné sa Foi. Pas en un dieu vengeur ou un diable calculateur, pas en un avenir radieux après sa mort… Sa foi en la Magie. Des tisanes et petits charmes de sa grand-mère, à leurs expérimentations plus impressionnantes, à elle et Folha… Elles avaient appris que croire en un charme était une des clés de sa réussite. Elles avait aussi compris assez vite qu’une autre de ces clé était qu’un charme est un appel, une demande d’aide, pas une imposition de volonté, et que, suivant qui le produit, il agira mieux sur l’inerte, ou sur le végétal. A sa connaissance, personne ne pouvait charmer les animaux, humains ou non… Elle avait aussi appris à ne jamais parler de ces charmes, à blâmer le Diable, un korrigan ou autre esprit farceur, si le résultat d’un charme respirait un peu trop la Magie pour les ouailles du curé…

Sa Foi était ce qui lui permettait d’user de sa Magie, comment donc tous ces gens autour d’elle usaient-iels tout en rejetant l’idée de Foi ? Comment même pouvaient-iels survivre ? Bien sûr, touste le monde n’était pas dans ce rejet, mais celui-ci se retrouvait derrière la plupart de leurs discours… À l’exception de ce soir-là, cette assemblée, cette réunion de crise : les gens d’armes menacaient de venir dès le lendemain au matin… L’agitation avait pris un tour plus que guerrier (quoiqu’aucune lame ou pique ne se faisait voir), des stocks de projectiles divers avaient été déposé dans les fossés. Elle avait même aidé à leur transport, avant de se rendre compte qu’il s’agissait de feux grégeois, elle ravalait depuis sa peur pour les bois. Elle avait aussi vu de nouvellaux arrivant·es, certain·es restant à l’écart des préparatifs, à chanter en cercle et prier, tandis que d’autres se donnaient bruyamment l’air méchant et agressif. C’était durant cette assemblée, parce que l’urgence l’imposait, et que, de son point de vue, cailloux et bouteilles vides faisaient rarement le poids contre une armée, qu’elle avait finalement proposé qu’on demande de l’aide à La Ronce. Sans même lui donner le temps de s’expliquer, un des agressifs lui avait jeté ces mots au visage, “pauvre hippie”, l’enjoignant d’aller rejoindre les chépers qui priaient à côté…

***

L’arrogance de cet individu lui donna presque envie de partir, de s’éloigner de sa souche jusqu’à l’épuisement fatal, d’abandonner la lande et ses piètres défenseureuses à leur sort… Mais elle soupira, se leva, et quitta la réunion, crachant théâtralement au pieds du jeune coq, une malédiction sifflant entre ses dents. Il ricana comme s’il savait que ce n’était que de l’esbroufe, puis se tourna face à l’assistance et reprit la parole pour ne rien dire.

Elle se rapprocha du cercle autour du feu de bois, et les écouta parler et chanter. Ils chantaient une prière qui ressemblait plus à celles de sa mère, quand les bandes et le chaos dévastaient la campagne, qu’à celles de n’importe quel missel. Elle entra dans le cercle, et se laissa porter par les chants des chépers dans des langues qu’elle ne comprenait pas. Puis rassérénée, elle proposa à nouveau de parler à La Ronce. Elle expliqua qu’elle y arrivait bien, que depuis toute petite, elle avait un contact particulier avec elle, qu’elle essuyait rarement un refus de Sa part. Elle pourrait leur apprendre, il suffisait d’y croire, et si La Ronce était l’une des plantes les plus dure à convaincre, quand on arrivait à lui faire comprendre que son intégrité est en jeu, elle était des plus puissante. Elle pouvait tout à fait écloper une bonne partie des gens d’arme si on arrivait à lui expliquer où était son intérêt.

Le ton monta assez vite avec une partie du cercle. Enfin, surtout avec un homme assis en face d’elle, qui lui coupa la parole avec des mots de curés, de « respect des rites », de sachem et de chaman, de non-violence et de « la prière n’est pas un jeu ! ». D’autres reprenaient son discours, interrompant toutes ses objections jusqu’à ce que l’homme se remette à chanter à tue-tête, accompagné par une partie de l’assistance, visiblement pour mettre un terme au débat. Elle entrevit tout de suite les liens entre ces discours et celui de tous les hommes de l’Église. Elle se leva, pestant contre les curés et leurs ouailles, et partit dans l’ombre des bois sans se retourner.

Blottie contre sa Souche, elle parla à son Arbre, dont le surgeon frémit, preuve qu’il était bientôt prêt à l’accueillir. Elle ne pouvait pas encore comprendre clairement ce qu’il lui disait, mais elle se douta qu’il lui proposait de mourir ensemble, d’assister à la fin de la lande avec le flegme et la patience des arbres. Elle regarda la Souche de Folha, pourrissant à leur côté. le tronc avait été débité quelques semaines après l’abattage. Elle n’était pas là, cueillant des mûres dans une haie à quelques centaines de mètres. Elle avait entendu les bruits tonitruants de leurs affreuses machines et couru jusqu’à la clairière, pour voir Folha chargée dans une brouette, en route pour alimenter un feu cet hiver. Elle avait hurlé, mais parler distinctement, qui plus est dans une langue qu’iels pouvaient comprendre, n’étaient pas encore dans ses cordes à ce moment-là. Si elle avait pu leur dire que ce tronc aurait dispensé toute la Magie de Folha dans une habitation, s’il avait servi à la construire. Si elle avait pu leur faire comprendre que le bois de cette cabane n’aurait jamais pu pourrir, que toute sa Magie aurait facilité naturellement la vie de ses habitants, agrandissant son champ d’action d’année en année… Mais non, gâchée, elle était partie en fumée quelque part, probablement avec toute la mauvaise volonté du monde, étouffant les flammes et poussant la fumée dans l’habitation…

Elle s’ébroua et s’excusa auprès de l’Arbre. Elle pouvait y arriver seule, mais il fallait pour cela qu’elle aille loin, qu’elle pousse hors de sa portée. Les routes du monde étant devenues bien trop compliquées à franchir pour La Ronce, elle allait devoir aider ses rameaux à les traverser. Elle était certaine que cette tâche allait la fatiguer. Trop. Mais elle ne pouvait laisser la survie de cette lande, sa lande, aux mains d’individu·es si peu soucieux·es des autres… Elle comprenait, en même temps, qu’après des siècles à forcer les gens à croire en n’importe quoi, il était normal qu’iels ne croient plus en rien. Les années de sermons avaient finalement atteint leur but…

Après une caresse sur l’écorce douce du surgeon, elle se redressa. Un gros roncier emplissait la clairière depuis le débitage de l’Arbre de Folha. Il s’ouvrit sur son passage, comme d’habitude, lui dégageant un sentier jusqu’au bois, mais elle ne suivit pas le sentier. Elle retira ses sabots inconfortables, composés de cette matière puante, omniprésente ici. Pieds nus, malgré le froid, elle s’avança vers le centre du roncier. La plante avait “compris” qu’il s’agissait là d’une négociation, une matière sérieuse pour elle. Dès lors, les épines ne s’écartèrent plus sur son passage, feignant d’ignorer sa présence, déchirant des lambeaux de sa robe et de son manteau, la faisant trébucher, puis tomber, mais elle continua. La Ronce est capricieuse, elle savait qu’elle devait continuer si elle voulait lui parler. Les griffures étaient bénignes, un simple système de défense. Elle devait juste persévérer, s’enfoncer dans les épines, tout droit, au cœur du roncier.

Contre toute attente, les lianes s’écartèrent soudainement, et formèrent un genre de cocon autour d’elle, lui permettant de se redresser, puis de s’asseoir en tailleur. Elle saignait de plusieurs vilaines griffures sur les bras et les coudes, mais elle laissa le sang s’écouler jusqu’à la terre : ça faisait partie du “protocole”. Elle attendit patiemment, le sang séchant sur ses blessures, le regard concentré sur une épine à quelques centimètres de son visage, un signe que la plante était prête à l’entendre. Au bout d’un moment, imperceptiblement, l’épine se mit à osciller, d’une manière peu naturelle pour quelque chose de si rigide. Il était temps, elle se lança dans son plaidoyer, chuchotant son discours à l’épine, recevant ses remarques et réponses directement dans ses pensées.

— La lande est en danger.

Rien de nouveau.

— Certains veulent la détruire, c’est imminent. Et des gens veulent la défendre…

Les activités de ces défenseurs peuvent tout aussi bien la détruire.

— Si les gens d’arme prennent la lande demain, cette destruction est certaine. Rien ne t’empêche de lutter contre les activités destructrices des un·e et des autres plus tard.

Voudrais-tu me donner des ordres ?

— Non, évidement, je te demande de l’aide, seulement votre aide, à toi et tes sœurs…

Je ne peux parler pour mes sœurs, la lande est déjà morcelée par les routes, je ne les sens presque plus.

— Je peux t’aider à reprendre contact avec elles, mais cela ne durera pas si la lande est envahie.

Comment ?

— Il me reste de la Magie, je peux te faire traverser, vous pourrez unir vos forces et détruire ces routes.

Ne crois-tu pas qu’on s’y essaye depuis qu’elles existent ?

— Avec ce qu’il me reste de Magie, je peux t’aider à faire en une nuit le travail de plusieurs années. Tu pourras recouvrir ces routes et les broyer puis repartir de plus belle pour rejoindre tes sœurs de l’autre côté.

Replante moi au plus près de ces routes

Devant elle, une vingtaine de jeunes pousses sortirent de terre.

— Il te faudra aussi chasser les gens d’arme, les empêcher de s’introduire sur la lande…

Comment les reconnaîtrais-je ? Vous vous ressemblez tous…

— J’imagine qu’ils seront bardés d’armes, accompagnés d’immenses machines métalliques, emplis d’une volonté de destruction…

D’accord. Emmène-moi, nous avons beaucoup à faire ce soir.

Elle ne savait pas si cette description des gens d’armes suffirait… La Ronce, si elle pouvait reconnaître une personne déjà vue (ou plutôt ressentie ?), avait une perception du monde trop différente de celle des humain·es pour faire la différence entre les gens d’arme habillés de bleu et une personne défendant la lande, si ce n’est cette volonté de détruire la lande. Elle ne voyait vraiment pas comment apprendre à la ronce à faire cette différence en si peu de temps, elle déterra donc délicatement les pousses et, suivant le chemin dégagé derrière elle, courut à travers le bois.

Elle traversa la lande en courant, s’arrêtait à chaque fois qu’elle croisait une route pour planter une bouture de chaque côté et lui insuffler toute la Magie qu’elle se sentait capable de donner. Quand elle n’avait plus de pousses à replanter, elle courait dans le premier roncier qu’elle voyait et, avant même de demander, elle voyait son armée sortir de terre.

***

Le jour se leva. Elle ne courrait plus depuis des heures. Elle traîna des pieds le long de la route, s’éloignant de plus en plus de sa souche, une dernière pousse au creux de la main. C’était la grande route, celle par laquelle ils arriveraient. Elle était coupée d’une barricade, à quelques centaines de mètres derrière elle, mais de son point de vue, la Lande s’étendait jusque là, et elle allait faire tout son possible pour qu’ils n’y entrent pas. Elle s’agenouilla au bord de la chaussée, épuisée. Ça suffirait. Il faudrait bien que cela suffise. Ses larmes coulèrent et tombèrent sur les feuilles de la bouture. Elle lui donna une impulsion de Magie, gardant juste assez d’énergie pour ramper dans le fossé. Là, allongée, elle sentit ses membre lentement se solidifier, se transformer, petit à petit. Bientôt, elle le savait, son corps ne serait plus qu’un tas de terre, mélangée à quelques morceaux de tissus. Le prix à payer quand on se vidait de toute sa Magie… Elle ne sentait plus son corps, juste la petite pousse de ronce, ses feuilles, ses épines, encore minuscules. Elle sentit le sol vibrer, devina l’arrivée du convoi, lancé à pleine vitesse, et elle poussa, de toutes ses forces, toute sa Magie dans la plante la dirigeant vers les roues du véhicule de tête. La conscience de la sorcière s’éteignit dans le chaos et le fracas métallique.